Jaipur est une ville qui semble ne jamais s’arrêter. Les
charrettes tirées par des bœufs ou des chevaux trottant de peur côtoient des
rickshaws furieux, des chameaux à la démarche nonchalante, des motos pressées,
des vélos inconscients du danger. Partout règne un chaos qui semble ne déranger
personne ; comme partout ailleurs en Inde mais ici le chaos est épuisant,
tout est en mouvement perpétuel, avec des travaux d’amélioration de la ville un
peu partout, ce qui rajoute à la confusion générale. C’est à Jaipur que j’ai eu
mon premier sentiment « positif » depuis mon arrivée. Jusque-là,
d’une part je n’avais absolument pas conscience d’être en Inde, mais surtout je
n’avais qu’une hâte : rentrer en France au plus vite et oublier toute
cette histoire. Je ne cessais de fomenter des plans de retour. Mais à
Jaipur, j’ai réalisé la chance que j’ai, et l’incroyable expérience j’étais en
train de vivre. Pour le premier jour des visites, j’étais donc avec ces deux
voyageuses et nous avions embauché un rickshaw pour la journée : pour 13
euros il nous a baladées, fait visiter, nous a attendu lors de nos achats et
notre déjeuner, bref, tout nous a été plus facile. Nous avons commencé par le
Monkey Temple : nous avons vu plus de badauds que de singes c’était
amusant. Des femmes se lavaient dans le point d’eau, d’autres lavaient des
habits, d’autres pêchaient et d’autres encore faisaient des offrandes fleuries.
Il régnait là une joie et une légèreté bien appréciable. Nous n’avons pas cessé
un instant d’être sollicitées pour des photos ! Je suis contente d’avoir
été avec ces deux filles dynamiques et au sourire faciles : j’ai pu
calquer mon attitude sur la leur et ainsi sortir de ma timidité qui m’étouffe
souvent. Depuis quelques jours, même seule dans la rue, je dis bonjour dès qu’on
me regarde, je fais des signes aux enfants, je vais vers les gens, je les
écoute et leur raconte. Ce n’est rien et c’est à la fois l’essentiel, et pour
moi c’est souvent dur de sortir de ma carapace. Ici, tout va à mille à l’heure,
et même mon comportement s’améliore très rapidement. Quel bonheur !
Puis nous avons mangé un excellent Thali dans un bouge au
bord de la route. Ensuite, nous sommes allées au fort d’Amber, magnifique
citadelle multiséculaire qui domine la vallée, entourée de jardins et de points
d’eau travaillés et entretenus avec soin.
Enfin, alors qu’on pensait rentrer, le chauffeur nous a
emmenées au centre de la vieille ville de Jaipur, The Pink City. Les bâtiments rose brique plein
d’ornements se sont succédés à une vitesse folle, tout était rose, et je me
suis crue dans Indian Palace (bien entendu, dans le film, les rues ont
soigneusement été balayées des ordures et des gens gênants), jusqu’à ce qu’on
atteigne le Palais des Vents, cet incroyable édifice très haut qui ne fait
qu’un mètre de large et qui servait aux femmes du Palais d’observer la vie de
la rue sans être vues : il y a encore 15 jours, je lisais « La ville
d’or et d’argent », qui se passe à Lucknow mais évoque ces scènes de vie
féminine dans les palais de rois. C’est là que j’ai eu un pincement au
cœur : j’y étais. Le Palais des Vents n’est pas une merveille dont on m’a
parlé mais est bien réel, devant moi. Quelle émotion !
Je suis contente de voir que tu as eu le déclic: maintenant il n'y a plus qu'à profiter! ;o)
RépondreSupprimerJ'ai visité Jaipur et le fort d'Amber il y a 27 ans j'ai l'impression que c'était hier tellement ce voyage m'a marqué ,sois courageuse tu vas vivre une Grande expérience.
RépondreSupprimerCa a l'air vraiment exceptionnel ce que tu vis, alors profites à fond!
RépondreSupprimerHâte de lire la suite de tes aventures indiennes...