mercredi 26 septembre 2012

Le couchsurfing version India : une drôle d'expérience


J’attendais le Couchsurfing avec envie et appréhension : être seule dans une famille me faisait peur mais j’avais entendu tant de belles expériences que moi aussi je souhaitais essayer ! J’ai été assez déçue car finalement il n’y aurait que le mari présent, tout le reste de la famille était ailleurs. J’ai immédiatement pensé à mon plan B (appeler des amis d’amis et me faire recommander une guest-house), mais l’hôte m’a vite rassurée : il y avait un couple (une Argentine et un Allemand qui voyageaient depuis 3 mois en moto depuis l’Europe pour arriver en Inde, dingue !), et nous attendions une Ukrainienne, une Sud-Africaine, une Américaine, et le lendemain deux Chinoises. Une véritable auberge espagnole ! Je n’ai pas tardé à les rencontrer tous, très sympa, amicaux, ouverts (sauf l’Ukrainienne qui était venue 4 fois dans cette famille mais était assez renfrognée). J’ai finalement passé mes deux jours à Jaipur avec Talita et Takyah, de Boston et de Cap Town. Je ne savais pas que j’avais cette capacité à me lier avec des inconnus aussi vite, passer de si bons moments, partager énormément de choses et leur dire adieu 48h plus tard. J’ai trouvé ça chouette ! Cette première expérience de CS m’a donc permis d’en savoir un peu plus sur mes qualités relationnelles (moi qui me targue d’être une sauvage invétérée, finalement…), mais aussi de passer de très bons moments. Demain je vous parlerai de Jaipur. Avant cela, il faut que je vous raconte l’étrange expérience que j’ai vécue pendant ces trois jours.
Sonny, l’hôte qui nous recevait, ressemble trait pour trait à un Rapetout, mais avec le grand sourire et la parole facile. Il nous a promis de nous emmener partout, de nous faire visiter telle ou telle chose, de nous apprendre telle recette… Il avait l’air si enjoué et plein de vie, que ça m’a fait vraiment plaisir de partager quelques jours du quotidien de cet homme qui se targue d’avoir reçu 250 personnes en 3 ans chez lui, et d’avoir sa maison pleine d’étrangers en permanence. Mais au fil des heures, des jours, sa jovialité (feinte ?) a laissé place à un caractère calculateur, peu amical, intéressé et surtout il a révélé sa personnalité de beau parleur. Il n’a pas arrêté de se soustraire à tout ce que nous avions prévu de faire (nous faisant perdre tant d’heures précieuses, juste parce que nous l’attendions !), chaque fois une nouvelle excuse apparaissait : il devait voir un cousin, il devait faire des courses, il devait attendre sa femme... il se plaçait comme victime de choses qu’il ne maitrisait pas plutôt que de nous dire qu’il n’avait pas envie ! Et son humeur changeait en permanence, un coup il était gentil, un autre odieux, renfermé, désagréable. Comme il nous recevait tous gratuitement, nous faisions des courses communes pour que nous ne lui coûtions rien. Le dernier jour, sa femme est rentrée avec son fils. Nous avions demandé si nous devions prévenir à l’avance de l’heure à laquelle nous rentrerions (ce qui est normal !) et ils nous avaient dit « No problem », ce qui est la réponse fétiche (unique ?) des indiens. Insouciantes, nous avons passé notre journée dans les marchés de Jaipur, et à 17h il nous a appelées, très ennuyé, nous sommant de rentrer au plus vite car il devait cuisiner pour que sa femme puisse manger avant le coucher du soleil. Nous avions les épinards pour faire le Palak Paneer, mais nous avions au moins 40 minutes de Rickshaw pour rentrer, et au bout de sa rue il y avait un marché de légumes. Nous avons donc amputé notre fin de journée pour rentrer, nous disant que nous pourrions au moins profiter de sa petite leçon de cuisine et manger avec sa femme. Finalement, lorsque nous sommes arrivées, il a fait très vite à manger (trop vite : je pense qu’il n’a pas lavé les épinards qui étaient sableux : c’était immangeable) : il a fait deux assiettes et est parti s’enfermer dans sa chambre pour manger sur son lit avec sa femme, sans rien nous dire. Etrange non ?
Nous nous sommes rendues compte avec effarement que cet homme reçoit certainement parce qu’ainsi, tous les jours, il n’a pas à débourser une roupie de nourriture. C’est atroce de penser ainsi, mais nous en avons parlé entre nous et certaines de ses attitudes le trahissaient. Sa maison était d’un sale comme j’ai rarement vu : tout était poussiéreux, collant, chaque tissus était immonde de crasse, il régnait une odeur de nourriture rance dans toute la maison. Comment ose-t-on recevoir dans ces conditions ? Je sais qu’il s’agit de l’Inde, mais ces gens semblent faire partie de la bonne Middle Class indienne, avec deux voitures et une moto, une très grande maison mais qui s’avère en réalité à moitié habitable car il y a des gravats dans des endroits improbables des étages. Je ne comprends pas comment ils peuvent rester avec des toilettes qui sentent horriblement fort, une salle de douche crasseuse même jusque sur les murs. Lorsque j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de table ni de chaises et que nous allions manger par terre, j’ai eu un petit coup au cœur, mais surtout lorsque nous avons cuisiné à même le sol, dans des assiettes d’une propreté douteuse, je me suis demandé si mes boyaux allaient se tordre toute la nuit…
Drôle d’expérience, que je retenterai peut-être mais je vais m’en tenir aux guest-houses pour le moment !

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13 commentaires:

  1. Certes ce ne sera pas la meilleure expérience de ton séjour, mais 1 : vérifier si ce n'était qu'un cas isolé et pas de chance tu es tombé dessus.
    2 : se méfier des personnes qui s'auto proclament très généreux et... désintéressé.
    3 : cela t'a quand même permis de rencontrer d'autres aventuriers comme toi, et tu as découvert tes capacités insoupsonnées d'adaptation et de sociabilité, ç a c'est intéressant.
    4 : l'aventure continue.

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    1. Précisément ! tous ces points sont parfaitement exacts! Mais tout ça est parfait car très instructif, tant que je ne me mets pas en péril, ça me va!

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  2. C'est en effet une expérience !
    Dans un pays aussi différent du notre et où il y a une telle diversité de personnes et de modes de vie, difficile de savoir ce qui est "normal" ou pas !

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    1. Ca c'est bien vrai!: tous mes repères sont faussés, les pistes brouillées : je suis comme une exploratrice!! (enfin, presque)

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  3. Eh bien ! C'est très intéressant d'avoir ton point de vue sur le couchsurfing,et je pense que ton expérience témoigne du cas par cas (les circonstances, le pays choisi, la mentalité...Etc), ce qui permet de ça dire que ça existe aussi. (désolé il est tard, mes phrases sont mal formulées). Malheureusement, c'est étrange qu'il ne soit pas signalé via les commentaires sur le site,tous ces défauts :/

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    1. Je suis d'accord, je pense que c'est vraiment une chouette communauté mais parfois des gens en "abusent" pour leur propre intérêt comme ici se nourrir à l'oeil et se faire mousser... tu as raison, mais moi meme je n'ose pas vraiment reprocher quoi que ce soit à cet hote sur le site internet... du coup les gens ont peut etre la meme réaction que moi ? Qui sait...

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  4. Je pratique le couch surfing mais je reçois , je n'ai jamais tenté jusqu'à présent l’hébergement lors de mes voyages.
    J'avoue que je n'y aurais pas pensé en Inde mais finalement pourquoi pas effectivement ...

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    1. Il parait que généralement c'est super en Inde... ça doit être un mauvais coup de chance! mais je ne m'avoue pas vaincue!

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  5. Je n'ai jamais fait de couchsurfing en Inde, mais j'en ai quand meme fait dans plusieurs pays et ca s'est toujours bien passé. N'hésite pas a retenter dans un autre pays. Bien sur, je suis tombée dans des colocs hyper crado, mais les gens ont tous une perception de la propreté différente... S'ils veulent bien m'accueillir, c'est deja tres généreux de leur part...

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    1. Ca c'est sur : et c'est pourquoi je ne veux pas non plus pourrir cet hote alors qu'il a la bonté d'accueillir des gens en permanence! Tout ça est assez contradictoire, mais bon ;-)

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  6. Ton voyage commence trés fort. Tu te dis souvent vulnérable dans tes articles, mais je ne doute pas de tes ressources pour afronter une telle aventure. Tes remarques sur la crasse ou les odeurs désagréables te ferront sourir quand dans quelques semaines ou mois tu n y préteras plus attention!
    Amaury

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    1. Oui, je me sens assez vulnérable dans le sens à fleur de peau, car loin de tous ceux que j'aime. Je ne suis pas habituée à être vraiment seule (sans trop de contacts lorsque j'en ai envie ou besoin) donc ça m'apprends aussi à être plus patiente!
      Tu as raison, les odeurs, les bruits, la saleté, je commence à m'y faire et je me surprends même à sortir sans foulard pour me protéger le nez quelques fois!

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  7. Et bien au moins il y a de l'action........c'etait peut-etre en effet un cas isole, et tu dois avoir un bon cote aventurier parce que tu sembles avoir parfaitement gere la situation.
    On tire des lecons de chacune de nos experiences, peut-etre que tu tenteras une nouvelle fois plus tard et puis le positif c'est que tu as pu rencontrer d'autres voyageurs.
    Bises Blanche.

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