vendredi 7 septembre 2012

je vais aller retrouver cette part de moi en Inde : souvenirs

A neuf jours du départ (9!!) je relis un texte que j'ai publié fin novembre sur mon autre blog, et je me rend compte du cadeau que je fais à mon moi-de-l'-an-dernier qui ne rêvait que d'une chose, repartir en Inde. Ce que je ressentais à l'écriture de ce billet, je le ressens toujours. La flamme est toujours là, prête à l'embrasement. Je n'aurais jamais cru que j'y retournerais si vite, si longtemps, si bientôt. Je trépigne d'impatience !
Voilà le texte en question, que vous retrouverez également ici.


J'ai oublié une partie de moi en Inde

Musique obsédante. Inde, Inde, Inde. Musique rassurante. Inde, Inde, Inde. Musique terrifiante.
Pas un jour ne passe sans que j'y pense. Que je m'y imagine. Que je ne revive les instants perdus, et pourtant vécus avec tant de difficultés. Avant de le découvrir, ce pays me paraissait être un mystère. Lorsque j'y suis allé, c'était un enfer, et maintenant que je n'y suis plus, c'est un Nirvana.. Serait-ce encore un sale tour de mon esprit, qui tourne les évènements de façon à dire "oh, ce n'était pas si terrible que ça " alors que là-bas, tout n'est que pauvreté, désolation et saleté ?
On m'avait prévenue : l'Inde est comme une poubelle géante. Oui, je l'ai constaté : les rues sont des dépotoirs puants. Et pourtant. Pourtant, là-bas, les préoccupations ne sont pas à l'hygiène excessive, mais elles sont de l'ordre du vital. Oubli du superflu : l'essentiel au coeur de l'important. Oui, là-bas, les gens sont pénibles parce qu'ils vous accostent dans la rue, veulent tout savoir de vous, sont curieux parfois de façon gênante pour nous occidentaux guindés. Et pourtant. Il doit y avoir des méchants comme partout, mais là-bas, je n'étais plus un visage parmi tant d'autres, une ombre errante parmi les ombres. Les gens sont humains, ils veulent rendre service, se sentir utiles et individuels. Enfin, je pense.
Là-bas, une heure après mon atterrissage, passée la bouffée de chaleur des 40°C à 7h30 du matin, passés les premiers émois d'être arrivée et d'avoir retrouvé mon amie, j'étais toute neuve. En une demi-journée, j'étais habituée à ce que je voyais autour de moi, des choses inimaginables ici, ou nulle part ailleurs en Occident. J'étais neuve de tout : tout est si différent que la comparaison avec le connu est impossible et impensable. Inutile. J'ai dépassé mes limites, je me suis découverte capable de beaucoup de choses, moi qui étant enfant avais peur de sortir seule dans la rue d'un quartier familial, j'ai fait des choses que je n'aurais jamais faites en France. L'Inde est un pays dangereux, terrible. Sans pitié. Et pourtant. On dirait le chaos sur terre et pourtant les lieux sont si beaux. C'est le pays des contrastes : un temple magnifique mais qui, de plus près, est jonché d'ordures dans les coins les plus improbables. C'est un pays qu'on aime et qu'on déteste, qui est attirant et repoussant, beau et répugnant.
Lorsque je me suis décidée à y aller, j'ai refusé de me cultiver sur l'Inde, sans bien savoir pourquoi. Je ne voulais avoir aucun repère, ne voir aucune photo, je ne voulais rien connaitre des lieux, des religions, des cultures, des légendes. Je connaissais géographiquement les grandes étapes de notre voyage : Delhi, Calcutta, Darjeeling, Katmandou, et une réserve naturelle quelque part au Népal. Le reste : je ne savais pas. J'y allais les yeux fermés et l'esprit grand ouvert, prête à accueillir. On m'avait raconté, 15 jours avant mon départ, que je ne devrais pas aller à Calcutta car des cadavres jonchaient les rues. J'ai refusé de vérifier. Et Calcutta s'est avéré être une ville des plus construites et civilisées des endroits que nous avons fréquentés. Même mon guide du routard, je ne l'ai pas ouvert. J'ai uniquement fait faire mon visa et les vaccins nécessaires, acheté mes billets, et j'ai attendu de rêver.
Sur place, tout n'était que cauchemar, comme je l'ai relaté dans de nombreux articles sur mon périple. Et pourtant, cet état de présence à soi et au monde me manque.

Maintenant, le besoin de me nourrir de l'histoire de ce pays se fait en moi. J'ai besoin de ne pas vivre uniquement dans mes photos et mes souvenirs embellis, mais de mieux savoir, mieux comprendre, mieux connaître.
Je regarde donc des films, comme Gandhi (que je vous recommande chaudement) et La route des Indes, je lis des livres comme "L'Inde en héritage" et "Histoire de mes assassins", et je suis des blogs, notamment celui de Chouyo, qui s'est installée à Bombay il y a 3 ans. A la lecture de ses billets, je me sens vivre auprès d'elle ces évènements qu'elle nous raconte si bien.
Je brûle d'y retourner. Je ne ressentirai peut-être plus jamais ça en y allant à nouveau, mais quelque chose en moi s'est passé là-bas. Un déclic, une découverte, une mise à nu. Et j'ai laissé une part de moi auprès de tous ces visages, tous ces paysages, tous ces voyages.
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5 commentaires:

  1. Très joli billet.
    L'Inde, ce paradoxe :)
    En livre, je peux te conseiller (mais non plu) : le tigre blanc, un garçon convenable, le sari rose...
    Bises...

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  2. Comme c'est beau ! ton texte est magnifique et quelle chance d'avoir vécu une telle expérience, c'est exactement ce qui m'attire et me fait peur dans ce pays. Bon voyage alors ! (enfin c'est bien plus que ça...)

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  3. Quel beau texte!!! On sent tout ce que ce 1er voyage t'a apporté, ton attachement viscéral pour ce pays hors du commun...Ds 9 jours, tu seras de nouveau sur le sol indien prête à vivre des mois exceptionnels!

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  4. La 1er fois que je suis partie en Inde avec Monsieur, nous ne sommes restés qu'une journée à Calcutta et pourtant quel choc ...
    Afin d'échapper aux + 40° , nous avons passé plusieurs heures à Howrath Station à observer la vie ...
    Sinon, c'est Chouyo sur la dernière photo ?
    Quand à moi, c'est confirmé , je serais normalement à Chennai pour le printemps 2013 dans le cadre d'une mission humanitaire courte , c'est the big news de la semaine !

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